Le directeur général de la clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles et ancien directeur général du CPSC Les Petits Renards de Verdun, Martial Mainguy, a approché l'AQPSC dans le cadre d'un projet visant à porter certaines revendications relatives au prestations canadiennes pour enfants pour les parents es plus vulnérables:
"Allocations canadiennes pour enfants : Une inégalité flagrante pour les parents les plus vulnérables
Contexte
Instaurée par le gouvernement Trudeau lors de son premier mandat (2016), l'allocation canadienne pour enfants (ACE) a pour but de contrer la pauvreté des familles au pays. Pourtant, les familles se font retirer l’ACE lorsque leurs enfants sont à la charge des Centres jeunesse, même lorsqu’il ne s’agit que de quelques jours par mois. Notons que cette manière de faire touche durement les familles prestataires de l'aide sociale.
Problématique
Selon la procédure actuelle, lors d’un placement en Centre jeunesse, l'Agence du Revenu du Canada fait acheminer l'allocation directement au Centre. Mais lors du retour progressif de l’enfant à la maison, le parent ne peut pas bénéficier de l’allocation tant qu’il n’a pas la charge complète de son ou ses enfants.
Rappelons que l’un des objectifs de la loi relative à la protection de la jeunesse est la réintégration de l’enfant (ou des enfants) au sein de la famille. Afin de favoriser cette réintégration, il est essentiel que le parent puisse recevoir le soutien financier qui lui permettra d’assumer les besoins de son (ou ses) enfant(s) – hébergement, nourriture,
vêtements, fournitures scolaires, etc.
Considérant que le placement en Centre jeunesse est souvent une mesure temporaire de quelques mois, il semble abusif et contre-productif de retirer l’ACE à des parents se trouvant dans une situation économique précaire. Le maintien de l’allocation aux parents éviterait de voir leur situation économique se détériorer davantage, surtout
lorsque la précarité représente un obstacle au retour de l’enfant (ou des enfants) dans la famille.
Revendications
Nous demandons que lors d’une réintégration progressive de l’enfant dans son milieu, l’ACE soit versée dans sa totalité au parent assumant cette réintégration. Nous souhaitons également qu’à la suite d’un jugement de placement de l’enfant sous la protection de la jeunesse avec un objectif de retour progressif en milieu familial, le gouvernement continue de verser l’ACE à la famille les deux premières années suivant le placement.
Synthèse du dossier
2022 : formation d’un comité citoyen pour porter les revendications concernant l’ACE, accompagné par la Clinique. Le comité s’active et interpelle le gouvernement fédéral. En mai 2022, le journal La Tribune de Sherbrooke publie un article – repris par les journaux Le Soleil de Québec et Le Droit d’Ottawa-Gatineau – sur les revendications du comité.
Janvier 2023 : la Clinique reçoit un courriel d’une gestionnaire du gouvernement fédéral nous informant que les gouvernements provinciaux ont une marge de manœuvre qui leur permet de déterminer la meilleure utilisation possible des versements de l’allocation. Le comité poursuit sa lutte auprès du gouvernement provincial.
Été/automne 2023 : le comité cherche un(e) porte-parole afin d’augmenter la visibilité des revendications, en vain.
Janvier 2024 : le comité reçoit un avis d’Alexandre Boulerice, député fédéral de Rosemont—La Petite-Patrie, confirmant l’information reçue dans le courriel de janvier 2023. M. Boulerice affirme qu’il est impossible de fractionner l’allocation (par exemple : 50% de l’allocation au Centre jeunesse et 50% au parent.).
Pour cette prochaine année, le comité citoyen et la Clinique compte recruter de nouveaux parents et de nouveaux·elles allié·e·s, créer une campagne de visibilité pour faire parler des revendications et développer une nouvelle stratégie politique pour amener le gouvernement provincial à régler la situation.
Attentes envers les centres de pédiatrie sociale
Dans un premier temps, nous souhaitons que les centres de pédiatrie sociale relèguent l’information et les revendications auprès de leurs familles membres qui pourraient être concernées ou intéressées par cet enjeu. Nous cherchons à impliquer de nouveaux parents pour le comité citoyen, un comité autonome qui se rencontre de façon virtuelle, et dont l’implication des membres est volontaire, selon leur capacité ou envie. Dans une perspective de participation citoyenne, le comité est accompagné par une organisatrice communautaire de la Clinique.
Dans un deuxième temps, nous aimerions développer un réseau d’allié·e·s qui appuient publiquement les revendications. Nous vous invitons donc, soit individuellement en tant qu’organisation, ou à travers votre regroupement (APQSC), à nous faire part de votre intérêt à soutenir cette lutte.
Si vous êtes intéressé·e·s, nous pouvons vous proposer une rencontre virtuelle afin d’échanger directement sur ce dossier.
Les familles plus vulnérables devraient avoir les mêmes chances que les autres pour vivre avec leurs enfants, dans la dignité. Avoir des programmes sociaux accessibles, justes et équitables est un important déterminant social de la santé. Soyons nombreux et nombreuses à le rappeler à notre gouvernement !Fondée en 1968, la Clinique est un organisme à but non lucratif (privé conventionné) avec une mission CLSC. Son mandat est d’offrir des services de première ligne pour le quartier de Pointe-Saint-Charles à Montréal. La Clinique offre des services médicaux et sociaux, tout en travaillant sur les déterminants sociaux de la santé. La Clinique est le seul organisme à gouvernance citoyenne au Québec, dont les membres sont des citoyennes et citoyens du quartier Pointe-Saint-Charles, à offrir les
services de CLSC de première ligne. Au coeur de ces orientations se trouve une conviction fondamentale : la santé est un droit essentiel et collectif non négociable.
Martial Mainguy - Directeur général
Ariane Carpentier - Organisatrice communautaire
Clinique communautaire Pointe-Saint-Charles
Contact :
Ariane Carpentier, organisatrice communautaire
514 937-9251 poste 7216
Comments